Petites phrases… qui changent tout

Publié le par Marie-Anne Keppers

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"Les mots sont importants, ne vous dites pas n'importe quoi, sous peine de changer votre vie" - Mak

Certaines phrases semblent anodines, mais à force de les répéter, elles peuvent nous entraîner dans une spirale négative. Transformons-les !

« Que ta parole soit impeccable » lit-on dans Les quatre accords toltèques. Mais si on a appris à s’adresser de manière correcte aux autres, on à la fâcheuse tendance à oublier de faire pareil avec nous-même. Certaines expériences négatives abîment notre confiance en nous et provoquent une manière de parler qui nous tire vers le bas. Et, contrairement à ce que l’on pense, elle n’a souvent rien à voir avec de la modestie ou une certaine autodérision derrière la quelle nous sommes  trop nombreuses à vouloir nous cacher.

Au contraire, s’exprimer de manière positive permet de lutter contre notre propension naturelle à l’autosabotage. C’est ce que préconisent, entres autres, les théories de la pensée positive ou la fameuse loi de l’attraction selon laquelle nos pensées créent notre réalité : plus on se focalise sur quelque chose dont on a envie, plus on va l’attirer. Si elle peut sembler un peu perchée à première vue, cette approche sert aussi de base à des coachings de thérapie brève de plus en plus en vogue actuellement. Le modèle de Palo Alto en fait partie. Le praticien propose à ses patients de s’imaginer dans une situation où ils ont confiance en eux après avoir listé une série de pensées négatives.

Le quand se substitue naturellement au si («  quand vous serez en couple » à la place de « si vous êtes en couple ») et suffit déjà à changer l’état d’esprit. «  Le monde est comme je crois qu’il est », le dit si bien Marie Andersen dans Tout s’arrange avec les mots, ouvrage qui aborde la communication en général. Voici d’autres exemples.

 

 La vie est un combat, ou une aventure, c’est selon. Les challenges peuvent être excitants et permettre d’apprendre. C’est à vous de choisir si vous voyez le verre à moitié vide ou à moitié plein. ( Pour ma part, je dirais qu’on peut toujours le remplir… Mak).

Dans son livre Osez l’optimisme ! Catherine Testa admet que sortir de la zone de confort, quand on a un objectif, n’est pas facile, mais rappelle aussi que l’envie est souvent supérieure à la peur. Nous sommes notre seule limite. En cas de doute, il est important de se rappeler pourquoi on a commencé. En croyant que c’est possible, on est déjà à la moitié du chemin. 

 

Qu’on ait 25 ou 85 ans, l’excuse est facile. Bien sûr, ici, on ne parle pas de faire la roue, de rouler à vélo ou de tout autre exploit lié aux capacités physiques, mais de réaliser un projet qui nous tient à coeur et qui est réalisable si on s’en donne les moyens. Il n’y a pas d’âge pour commencer des études, un nouveau job ou écrire un roman. Cette excuse vient souvent que la peur du regard des autres, alors que c’est souvent de l’admiration qui en découle. Il est important de prendre conscience que le temps qui passe n’est pas un ennemi. Vous avez vécu des moments parfois difficiles, vous vous êtes relevée et en avez tiré des leçons. Toute expérience, bonne ou mauvaise, est un apprentissage. Pour avancer, accepter le passé est une force. C’est le concept de résilience, souvent mis en avant dans des romans ou films basés sur des récits de vie. 

Florence Castiaux, coach en thérapie brève, recommande d’utiliser des phrases ressources comme des mantras afin de changer son point de vue. En vous répétant des formules comme « Je suis une femme et je suis une guerrière », vous incarnez une nouvelle énergie et acceptez que vous avez déjà gravi des montagnes. Il n’y a aucune raison que ça s’arrête.

 

Rien n’est dû au hasard. Si vous en êtes où vous en êtes actuellement, c’est grâce à vous, à vos qualités et à votre persévérance. Vous êtes actrice de votre réussite. Evoquer un coup de pouce de ‘univers est un des symptômes du fameux syndrome de l’imposteur, cette petite voix qui vous fait croire que vous n’avez pas les compétences et que quelqu’un va découvrir, un jour, que vous ne méritez pas votre place. C’est assez courant dans la vie professionnelle. Votre chef vous propose une promotion ? Personne ne joue à pile ou face pour ce genre de décision. Si vous avez cette opportunité, c’est parce que vous la méritez. Osez entendre et accepter les félicitations de vos collègues ou de vos proches. Ils connaissent votre valeur. Ne minimisez pas leurs propos. Il en va de même avec les compliments. Un simple « Merci » suffit. Inutile de préciser que cette petite robe vous grossit quant même un peu ou que vous l’avez achetée au marché.

 

 Si vous avez échoué, c’est que vous avez testé quelque chose qui n’a pas fonctionné. C’est ça qui est important. Certes, l’échec provoque déception et frustration, mais cela prouve que vous êtes capable d’avancer. Vous n’êtes pas nulle. Les losers sont ceux qui ne tentent rien. Vous avez lu le roman L’écume des jours de Boris Vian ? Peut-être avez-vous été séduite comme nous par ce joli passage : « Si on rate ce moment, on essaie celui d’après, et si on échoue, on recommence l’instant suivant. On a toute la vie pour réussir. » Sauf exception, les opportunités se représentent. Ca n’a pas marché ? Retentez. Vous verrez que ce changement de formulation correspond à pas mal de situations : de l’examen de permis de conduire à l’envoi d’un manuscrit à un éditeur en passant par le projet d’arrêter de fumer ou encore un objectif sportif. Précisons aussi que la notion d’échec et de succès est très différente en Europe et aux États-Unis. Chez nous, en cas de faillite, il est très difficile d’obtenir un financement pour un nouveau projet. En revanche, de l’autre côté de l’Atlantique, on vous fera plus facilement confiance, car cela signifie que vous avez déjà eu une expérience, même si elle n’a pas été positive. Tout est une question de point de vue.

 

Cette petite phrase, qui surgit souvent de façon automatique, est pourtant bien néfaste. Franchement, est-ce que vous oseriez juger de cette manière un proche ? Dans Imparfait, libres et heureux, un des livres de référence sur la confiance en soi, Christophe André insiste sur l’importance de se parler comme à son meilleur ami. Une version inversée, mais tout aussi judicieuse du « Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse ». Sans compter que ce genre de phrase détourne l’attention de l’essentiel : l’action, et non la personne. Si vous n’avez pas fait preuve d’une grande réflexion dans cette situation, c’est plus souvent en raison d’un manque de concentration lié à la fatigue ou un manque d’intérêt. Oui, vous n’auriez peut-être pas dû sortir votre calculatrice pour aider votre enfant à faire ses devoirs de calcul mental. Vous n’êtes pas pour autant une handicapée de chiffres, ni un mauvais exemple pour lui. Florence Castiaux précise que des constats de ce genre bloquent aussi les possibilités d’évolution : « Si vous vous estimez nulle en langue, vous n’oserez pas parler. C’est pourtant en parlant qu’on ose et qu’on progresse.

 

Ici, on touche au sujet délicat des regrets et des ruminations du passé. A moins de vivre dans un remake de Retour vers le futur, vous ne pouvez pas le changer. Et même si c’était le cas, il semblerait que ce soit plutôt dangereux de jouer avec un convecteur temporel, comme nous le confirme Marty McFly, le héros du film mythique. Dans notre plus sérieuse réalité, vous ne pouvez pas savoir ce qu’il se serait passé si vous aviez fait autrement. La manière dont vous avez procédé n’a pas fonctionné ? Comment pouvez-vous faire la prochaine fois ? Prendre conscience de ce qui est en votre pouvoir permet d’éviter les frustrations, précise la thérapeute Florence Castiaux. Si le hasard entre en jeu, changer votre manière d’agir ne changera rien. Vous vous en voulez parce que votre candidature n’a pas été retenue suite à un entretien d’embauche par exemple ? Vous avez beau dire la prochaine fois, je potasserai mieux l’histoire de la société, ce n’est pas pour cela que cela se passera mieux. Il y a trop de facteurs inconnus qui entre en ligne de compte dans le cadre d’un recrutement.

 

Quand il est question de se définir, on est nombreuses à exprimer spontanément un défaut plutôt qu’une qualité. Pourtant, affirmer quelque chose de positif par rapport à soi n’est pas de l’orgueil, loin de là. C’est le piège des entretiens d’embauche où vous ne savez que répondre pour ne pas paraître trop ou pas assez sûre de vous. Chaque trait de caractère a son revers quand il est exprimé avec excès. Vous êtes d’abord réservée avant d’éventuellement être timide, dans certaines circonstances. Gentille, mais parfois naïve, créative, mais parfois dispersée, sûre de vous, mais parfois à la limite de l’arrogance. Au niveau personnel, il est enrichissant de prendre conscience de ces dualités : derrière tous les défauts, il y a quelque chose de positif. La coach Florence Castiaux insiste sur le fait de garder cette idée en tête quand on réalise un travail sur soi. Muriel Loiseau – Christelle Gilquin
 

Pour aller plus loin

- Les quatre accords toltèques, Don Miguel Ruiz, éd. Jouvence poche.

- Osez l’optimisme ! Catherine Testa, éd Michel Lafon Poche.

- Imparfait, libres et heureux, Christophe André, éd. Odile Jacob Poches.

- Tout s’arrange avec des mots, Marie Andersen, éd. Hugo Doc.

 

Publié dans Regards intérieurs

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