Père, comment t’aimer ?

Publié le par Marie-Anne Keppers

Tu m’as ignorée, rejetée, trahie, blessée…
Je n’étais alors, encore qu’un bébé !
Tu m’as humiliée en préférant d’autres enfants.
Père, pourquoi m’as-tu abandonnée ?
Parfois, tu prenais de mes nouvelles…
De moi, tu te cachais, trop honteux de ce que tu m’as volé.
Tu n’as pas su l’assumer !
Plus tard, je n’ai plus voulu te rencontrer et cela jusque ta mort.
Je ne t’ai jamais pardonné ce mal, cette cruauté, cette lâcheté.
Surtout la vie infernale que tu as décidée pour ma mère.
Je n’ai de ce fait jamais pu vraiment la connaitre, elle en ait tombée malade.
De ta méchanceté, toi seul en avait le secret…
Tu as détruit la destinée de ton épouse et de tes enfants.
Aujourd’hui encore, je ne te trouve aucune excuse car ma mère n’était pas la première.
Avant elle, tu as mis une autre femme enceinte et tu l’as quittée là, comme cela, sur le quai d’une gare d’un  pays lointain en lui laissant plein de promesses, jamais tenues.
J’ai été si heureuse le jour où j’ai pu voir des années après, mon demi-frère qui te cherchait et qui venait de ce pays si lointain. Mais tu étais déjà décédé.
Je n’avais rien à lui raconté de toi…
Et puis surtout, il y a cette cousine germaine et sa fille à qui tu as donné toute ta vie, elle te ressemblait
Tu as eu sans doute ce garçon, bien avant ma naissance avec elle, même si tu ne l’as jamais dit, je sais car il te disait papa.
Elle ne m’a jamais vraiment acceptée ni aimée.
C’est ta mère qui a dû nous élever, nous tes enfants et lorsqu’elle est décédée, plus personne de la famille ne m’a regardée où comme quelqu’un qui dérange, de trop. Plus de famille ! Et j'avais à peine 10 ans.
Tu disais aux gens qui voulaient bien l’entendre que tu m’aimais, alors que tu n’avais aucun scrupule à me laisser dans l’oubli.
Je ne t’ai jamais détesté, encore aurait-il fallu que je t’ai un jour aimé pour avoir ce sentiment là.
Toi, mon père, je n’aurais jamais pu avec toi apprendre à t’apprécier, à t’aimer. Malgré tout j'ai beaucoup aimer...
Père, comment croire qu’un homme soit capable d’aimer ?

Publié dans Poèmes

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