11 Novembre 2024
En découpant scène par scène, case par case: l’histoire, les mots, les plans, les anges de vue, les cadrages parleront à la place des mots “défaite et colère” le plan ou angle de vue qui traduira le mieux l’idée de défaite ou le sentiment de colère qui anime le personnage: expression du visage – atmosphère de la nature.
LA NARRATION REALISTE:
Pour émouvoir, faire vibrer les péripéties du récit, sa dramatisation, le mystère, les coups de théâtre, le suspense pour communiquer les émotions: peur, crainte, indignation. L’intensité de ces émotions pour l’efficacité du message.
LA DRAMATISATION DU RECIT:
Une BD n’est jamais une simple copie de la réalité, elle dépasse plus ou moins le réel et crée un univers personnel, plus vrai que nature qui met en évidence ce que l’on désire exprimer pour sublimer ou dramatiser la réalité. La BD réaliste: décors, rue, village, intérieur ne sont pas insignifiants: recréés, réinventés pour le récit: le dramatise, le sublime (apaisante). Mettre les personnages dans des situations qui leur conviennent mal, dans un lieu ou une position inhabituelles (comique de situation vu sous un angle plus ou moins dramatique. La situation d’un personnage désarmé (propre, figuré) face à un danger qui le dépasse. (très angoissant: 100 personnes derrière le Héros menacé: un personnage se trouvant obligé de se livrer à une activité inhabituelle pour lui. Jouer sur la crainte, la peur, l’angoisse, le soulagement. Faire appel à de véritables constructions dramatiques pour plus de densité psychologique, aux situations où sont placés les personnages.
1° Les coups de théâtre:
Gag qui ne peut pas être assimilé à un simple effet comique, (Idem pour un coup de théâtre dans une histoire dramatique) ne pas être confondu avec une simple péripétie du récit cela explose dans un sens opposé à ce que nous pouvions imaginer.
1er temps: exposition de l’intrigue neutre ex: héros abandonné de tous.
2éme temps: développement de l’intrigue dans un sens qui laisse prévoir le tour que prendra le récit: plusieurs scènes ou séquences ex: le héros voit venir à lui son plus fidèle ami bien décidé à lui prêter main forte: ouf! Nous respirons.
3éme temps: très bref coup de théâtre sens contraire et voici que le fidèle ami du héros se révèle par un infime indice, complice des adversaires de celui-ci: Voilà le héros en danger complet. Cela peut être un dénouement heureux, le coup de théâtre relance l’intrigue sur de nouveaux chemins: plusieurs coups de théâtres ex: la révélation soudaine de la véritable identité. – La disparition imprévue: la trahison, feinte. – La réapparition inattendue d’un personnage disparu, mort.- Le revirement d’opinion, de sentiments.
2° LE MYSTÈRE:
Ce qui est caché, secret: sentiment de curiosité. (tenir secret des éléments: qui ? Pourquoi agit il ainsi?) aussi faire attendre la réponse – traîner plus ou moins en longueur et aller à la conclusion par des voies détournées, plus attendre, plus curieux et mettre des fausses informations pour dérouter le Héros, les lecteurs (curieux). La réponse est donnée petit à petit, indice par indice (faire durer le plaisir) coup de théâtre pas trop brutal ou prévu.
1- Le mystère existant en même temps pour le Héros et les lecteurs: Ils ignorent ensemble la solution de l’énigme.
2- Le mystère existant pour le lecteur: Le Héros ayant découvert plus ou moins vite la solution. Seul le lecteur tente de percer le mystère.
3- Le mystère existant pour le héros par la narration
Parallèle : Le lecteur découvre très vite la réponse : Le héros tourne autour du pot (dernière page : émotions contradictoires)
LE SUSPENSE :
Situation ou épisode qui provoque l’attente anxieuse du dénouement de l’action.
- Le héros en difficulté : inquiétude.
- Nous ignorons le sort (bataille) qui nous tient à coeur.
- Moyen d’expression dramatique (pouvoir émotionnel. Ex: Guignol pour l’ enfant –> Angoisses, palpitations (danger du gendarme pour guignol). Le suspense consiste à dévoiler par avance au public les dangers qui menacent un sujet et que ce dernier l’ignore = Angoisses. Le soulagement de le voir s’en écarter plus ou moins et de nouveau l’anxiété lorsqu’il s’en approche de nouveau. Etc. Coup de théâtre, surprise et mystère = curiosité. Le suspense joue sur les nerfs = suite de choses émotionnelles contradictoires = crescendo de suspense = la fin.
RÈGLES:
Le sujet est sympathique (trembler) – Le sujet est faible ou désarmé (vulnérable) Angoisses. – Le sujet est faible (femme enfant) – Le héros est en état d’infériorité: Blessure, maladie, entravé (danger redoutable: mort) par un conflit, une machination criminelle contre le héros. Une bande de dangereux malfaiteurs (mauvais coups, assassinat, rapt, push militaire, etc.) – Une personnalité trouble: femme fatale, fou, etc. => Suspense psychologique. – Un lieu dangereux (sables mouvants etc.) – Un objet dangereux (bombe dans une valise). Le lecteur doit être mis au courant du danger mais le héros doit l’ignorer ou ignore la réelle nature. Le suspense est fait pour durer – Rythme lent en plusieurs scènes avec tout au long une montée lente de l’angoisse => Crescendo –> Paroxysme : dénouement heureux –> on respire (on peut mettre entre deux d’innocentes scènes: parallèles qui exacerbe plus la curiosité. faire rebondir l’intrigue (un petit coup de théâtre) Toutes les 2 pages (ou 4) ex: Ne révéler la nature de ce coup qu’au début de la page suivante (série à suivre) –> Attendre la prochaine parution: suspense entrelacée dans le temps. Ces petits coups doivent s’intégrer dans l’action. Faire rebondir le récit en bas des pages (plus difficile). Chercher à faire réfléchir plutôt que distraire.
LES DIALOGUES:
Conversations, monologues, réflexions, interjections pour communiquer nos idées => le littéraire. Le bavardage est inutile, il casse le rythme. Les explications tarabiscotées: décourage. Les dialogues plats, insignifiants: ennuis.
PERSONNALISER le style du dialogue:
Le langage monotone est ennuyeux. Voir: le tempérament, éducation, milieu social, nationalité (pour s’exprimer)=> une épaisseur psychologique. Ex: diplomate, homme politique, commerçant: dialogues envahi l’image. L’homme d’affaire plus cassant, plus bref. L’intellectuel (professeur, savant) Sentencieux, absents.- L’aristocrate raffiné, l’argot populaire, le parler paysan, le jargon administratif, etc. Le langage sera nuancé, personnalisé (tournures de phrases, tics de langage etc).
LE TON DES DIALOGUES:
Ton différents d’après les émotions ou sentiments. Dans le BD: Tracer le texte des dialogues en caractères gros et gras => élever la voix.
LE DEBIT DES DIALOGUES:
Selon la personnalité, le texte n’est pas dit uniformément. Hésitant et timide, les tirades du bavard – le texte envahit volontairement l’image: de longues phrases compactes (sans respiration) pour traduire de longs bavardages et l’élocution facile du sujet (vendeur, bavard, coquette, politique) Moins expansif: longs récits répartis sur plusieurs images – Longs texte en une seule image avec plusieurs bulles. Le dénouement d’une histoire exige presque toujours des explications un peu longues: Boucler l’histoire: Expliquer pourquoi et comment tout ce qui est arrivé dans le coeur du récit => Beaucoup de dialogues. Les dialogues débordent les toutes dernières images de la série. Il faut préparer à l’avance le dénouement de son histoire, il dévoilera les aboutissements de l’intrigue petit à petit sur un nombre d’images ou de pages suffisants pour que le récit se termine en souplesse. Parfois on ira même jusqu’à prévoir à la suite des explications finales, une toute petite scène ou même un petit gag qui boudera le récit tout en douceur: Le mot de la fin.
LES SYMBOLES ET GRAFFITIS:
Donner une idée précise de ce qui se passe au fond d’un personnage (ses pensées secrètes, ses rêves, etc.) En même temps on le voit agir. Ils sont écrits dans des bulles, conventionnels mais nuancés, variés, expressifs, nombreux. Toujours nouveaux mais ils doivent être expressifs, mais aussi réalistes. Pus employés dans la BD comique mais aussi réaliste: Les souvenirs, pensées pour révéler la personnalité profonde qui peuvent être en contraction avec ses paroles ou son comportement.
LES ONOMATOPEES:
Mots que le son imite: celui des objets qu’ils représentent, qui reproduisent le son de la nature: bruitage ex: TIC-TAC: pendule – PING-PONG. Multiplier les voyelles: sonorités différentes plus ou moins aiguës ou discordantes ex: PLOF-> bref étouffé PLOUF ou PLOOOF: objet lourd, volumineux qui tombe à l’eau. TUT et T-U-U-U-T O et U redoublées ou non: sons graves étouffés, creux, mous: POF – BOUM – OOH. Le I aigu, métallique ZIIP ou strident HIIII OU DRILIIIND. Le A intermédiaire, sec, non métallique: CLAC – CLAP – CRAAAAC. Les voyelles différentes modulent les sons de l’aigu au grave et inversement: AIE = douleur et HIHAN = âne. Un artifice graphique qui suggère l’intensité des différents sons. Les plus gros caractères, lourds et mous : bruit assourdissant qui éclatent ou envahissent en caractères plus ou moins grossissant: Crescendo du bruit ou à l’inverse son decrescendo. Caractère tremblé – Lettres mal alignées => vibrations sonores plus ou moins discordantes du son. La bande sonore ne doit pas envahir les images pour soutenir l’action et renforcer expressivement l’ambiance.